| " En août 1969, j'eus l'idée que si l'on faisait vibrer ensemble un groupe de notes en un accord répété, (...) on pourrait allonger progressivement en durée une note à la fois, jusqu'à ce que l'augmentation progressive des durées produise une sorte de musique au ralenti. (...) Je projetai de jouer à l'orgue un accord répété, et ensuite de tenir plus longtemps l'une puis plusieurs de ces notes. Au lieu d'une horloge digitale (ou binaire) commune, je pensai à utiliser un musicien produisant une pulsation constante au moyen d'une crécelle (maracas) ce qui permettrait aux organistes de compter ensemble tout en tenant leurs notes de plus en plus longtemps. "
Écrits et entretiens sur la musique
Traduction de Bérénice Reynaud Bourgois, 1981.
Pièce composée en janvier 1970 qui " débute par un accord pulsé dont la durée augmente progressivement. Tandis que l'accord s'étend et qu'alternent lentement tensions et résolutions, naît une musique qui évolue lentement.
Les maracas produisent de bout en bout une grille temporelle régulière de notes égales, qui permet aux exécutants de jouer ensemble tout en comptant mentalement jusqu'à 200 battements pour un cycle donné de valeurs tenues.
Four Organs est à ma connaissance la seule pièce de musique basée exclusivement sur l'augmentation graduelle (allongement) des différents sons constituant un même accord. Du début jusqu'à la fin, les changements sont d'ordre rythmique et consistent simplement en une augmentation progressive des durées. ". |